Édition 2018 – 2019

Emmanuel Kant affirmait que « la musique est la langue des émotions ». C’est particulièrement vrai de la musique baroque, qui touche chacune et chacun d’entre nous de manière à la fois subtile et profonde. Par la diversité de ses registres, le talent des nombreux compositeurs qui ont créé avec ardeur, dans toute l’Europe, durant cette période exceptionnellement riche, la musique baroque nous transporte, nous émeut, nous surprend et nous bouscule comme aucune autre.

C’est cette exceptionnelle richesse que va nous permettre de découvrir et d’apprécier cette nouvelle saison de Baroque en scène, rendez-vous désormais attendu par un public amoureux de musique baroque mais aussi par toutes celles et tous ceux qui sont aussi curieux que friands de culture. Cette septième édition démontre en effet une nouvelle fois combien cette très belle manifestation est désormais devenue un temps fort de notre saison culturelle métropolitaine. Grâce à la collaboration remarquable entre La Cité des Congrès de Nantes et la Soufflerie de Rezé, rejointes pour la seconde année consécutive par Angers Nantes Opéra, nous pourrons découvrir ou redécouvrir, entre Nantes et Rezé, des œuvres majeures et d’autres plus méconnues, toujours interprétées par des artistes et des formations de grand talent.

Et parce que la musique baroque est encore trop souvent jugée intimidante, compliquée, la majorité des concerts est précédée d’une conférence introductive, qui offre les clés pour pénétrer l’univers de l’œuvre, son environnement, tout en préservant la surprise et la magie de la découverte de ce sublime langage qu’est la musique baroque.

Enfin, naturellement, une attention particulière est portée à ce que chacune et chacun et particulièrement les publics scolaires ou éloignés de la culture, puisse accéder aux œuvres, par la mise en place de tarifs solidaires.

Nous vous souhaitons à toutes et tous une très belle saison Baroque en scène !

Johanna Rolland Maire de Nantes
Gérard Allard Maire de Rezé

Baroque en scène, baroque en vie !

Non, la musique n’est pas faite (que) pour adoucir les mœurs ! Et c’est vrai aussi pour celle des temps baroques. L’image de douceur et de paix qui colle aux musiques des temps passés est un reflet trompeur dans le miroir déformant des idées reçues. Le baroque, comme le classique, n’est pas là pour nous consoler de la vie, il est là pour nous y plonger. Notre nouvelle saison Baroque en scène en témoigne avec éloquence.

La paix oui, mais la guerre aussi, comme l’illustrent les Batailles interprétées par Stradivaria. L’amour, certes, mais aussi les trahisons qui traversent le programme Love… or not… d’Aria Vocale. La ferveur religieuse avec les trois concerts sacrés proposés au Théâtre Graslin par Les Arts florissants, Le Banquet Céleste et Chœur de chambre Mélisme(s), mais une ferveur sous influence protestante avec A Nocte temporis, voire panthéiste dans les programmes proposés par Amarillis et Les Basses Réunies. Et il n’y pas que des voix de saints, d’anges ou de héros mythologiques. The Beggar’s Opera nous offre en effet une malicieuse plongée au cœur d’un bas quartier de Londres dans les années 1720.

Ainsi, Baroque en scène se présente plus que jamais comme un extraordinaire kaléidoscope de l’Europe baroque, sans pour autant l’enfermer dans l’espace et le temps, comme l’illustrent trois propositions de notre saison : celle d’Aria Voce et Aria Vocale, reliant Bach à ses contemporains et à ceux qui le redécouvrirent au XIXe siècle, le programme latino-américain de l’ensemble Il Festino et les 7 Particules présentées par David Chalmin et ses complices au lieu unique. Ce projet très moderne d’esprit vient souligner pour nous que le baroque n’est pas un objet de reconstitution mais d’abord un magnifique territoire pour la créativité musicale au sens le plus général du mot. Car, si la Compagnie Colette Roumanoff avec L’Avare de Molière et Doulce Mémoire avec ses Magnificences à la Cour de France, semblent jouer la carte d’un retour au théâtre et à la danse tels qu’on les pratiquait à l’époque des Valois et des Bourbons, leur approche, comme celle de tous les musiciens qui se succèderont à Nantes au long de la saison, est celle d’une recherche permanente, d’une interrogation toujours renouvelée. Nul doute que tous apporteront, et chacun à sa manière, plus d’une réponse à la question qu’on ne peut s’empêcher de poser en les écoutant jouer : mais pourquoi donc ces musiques venues de si loin dans le temps nous sont-elles si familières, si proches ? Pourquoi nous touchent-elles ainsi ?

Denis Caille Directeur Général de La Cité
Maurice Cosson Directeur de la Soufflerie
Alain Surrans Directeur d’Angers Nantes Opéra

Redécouvrez le programme de la saison 2018/2019 :
Brochure Baroque en scène 2018/2019